mardi 15 mars 2011

La "Cheese Touch" s'exporte à LONDRES


La Fromagerie Beillevaire, dont les sites de production sont implantés à Machecoul, près de Nantes, se développe, depuis plusieurs années, autour de ses trois métiers : fabricants de produits laitiers traditionnels (beurre, crème, fromage blanc, yaourt, fromages…), dénicheurs et affineurs de fromages (plus de 400 spécialités fromagères de terroir) et marchand-conseil sur les marchés, en restauration et à l’export.

Dirigée par Pascal Beillevaire, la fromagerie emploie, en 2011, près de 180 salariés et développe de plus en plus ses activités de fabricant de fromages et de produits à base de lait. Actuellement, 5 fromages sont produits par la fromagerie et un sixième fromage devrait bientôt voir le jour. "Ce développement de nos activités de production nous rend plus légitime dans la création de la valeur ajoutée " affirme le dirigeant.


La fromagerie réalise 75% de son chiffre d’affaires dans des points de vente intégrés : marchés non sédentaires, franchisés et magasins à l’enseigne Beillevaire (15 magasins à Paris, 3 en Province). 25% des ventes sont réalisées avec les détaillants et les restaurateurs.
Le développement d’un réseau de franchisés qui était une orientation stratégique majeure de Pascal Beillevaire, reste limité, faute d’une rentabilité suffisante des points de vente franchisés. " Globalement, nous avons un problème de rentabilité : le ratio masse salariale / Chiffre d’affaires a tendance à déraper, nos frais de transport sur ventes augmentent… je cherche à améliorer nos marges et j’ai bien quelques idées ! "


L’entreprise a maîtrisé son développement en confortant sa situation financière. L’entrée au capital de l’Institut de Participation de l’Ouest (IPO) a permis un effet de levier : les obligations convertibles ont été remboursées par l’entreprise et les cadres sont entrés au capital de la société (5% du capital aux salariés, 12% à l’IPO et le reste à la famille Beillevaire). Depuis 2003, l’entreprise a retrouvé un équilibre financier et dégage des résultats positifs.


Pascal Beillevaire envisage depuis plusieurs années le développement de son entreprise à l’international et particulièrement à Londres. La première ouverture a été réalisée en novembre 2010, en plein cœur du centre de Londres et le projet du dirigeant est d’implanter plusieurs magasins dans la capitale du Royaume Uni, à l’image de ce qui a été réalisé à Paris. " Avec ce développement à l’international, nous avons dans l’idée de repositionner notre offre : nous voulons proposer à nos clients plus que du fromage ! "


Pascal Beillevaire explique ce qui justifie cette nouvelle orientation. " Nous avons constaté une sous-activité de nos points de vente à certains moments de la semaine et de la journée, particulièrement entre 12H et 16H ; le personnel est bien présent mais l’activité est faible et c’est peut être là une des causes de notre faible rentabilité. ".


Le dirigeant a adopté une démarche de benchmarking et a observé l’offre commerciale du boulanger Paul. " Paul différencie son offre en fonction de l’heure de la journée ; pourquoi pas nous ? "


L’idée est donc d’expérimenter sur le point de vente londonien une offre de type " take away " sur le temps de midi, avec une offre de sandwichs à base de fromages. Si ce repositionnement de l’offre donne des résultats favorables, Pascal Beillevaire envisage de développer cette nouvelle offre dans ces points de vente fixes en France, notamment à Paris. Le magasin a été ouvert à Londres en novembre 2010, sur deux étages en plein centre de la capitale Londonienne. Le nom de marque de l’entreprise et son logo ont été changés pour mieux correspondre à la prononciation anglo-saxonne.


Pour en savoir plus, on peut lire l'article de La Tribune... : Beillevaire lance un nouveau type de magasin à londres

lundi 21 février 2011

Regards croisés sur la stratégie





Pascal BEILLEVAIRE, PdG de la fromagerie Beillevaire, et Yannick DUCLEUX, délégué général des BGE (Boutiques de Gestion pour Entreprendre) nous ont fait partager leur point de vue sur la stratégie d'une PME et d'une organisation de l'Economie Sociale et Solidaire.


Quelques réflexions inspirées par ces échanges....



Pascal Beillevaire : un entrepreneur comme il en faudrait beaucoup en France!


Il s'est présenté comme un autodidacte, venant du monde agricole, avec l'ambition de réussir un projet d'entreprise. Pascal a le sens de la communication : il sait faire partager la passion de son métier avec des mots simples, sans le recours au franglais si souvent utilisé dans les sciences de gestion... parce que cela fait très "savant"!


Il se définit comme un "dénicheur de talents", ceux de ces petits producteurs de fromage de terroir qu'il aime rencontrer et faire vivre. Il aime le contact avec ses clients pour leur faire découvrir ses spécialités laitières et fromagères, sur les marchés, et par des visites scénarisées de sa fromagerie à Machecoul.


Pascal est un véritable "entrepreneur" qui cherche à faire progresser son entreprise et les hommes qui la constituent. En reprenant le mot d'ordre du CJD - l'entreprise au service de l'homme- il délègue et fait confiance quand il a un bon "fit" avec ses collaborateurs et partenaires. Il est porteur de projets de développement pour son entreprise, comme par exemple son implantation récente à Londres.



Yannick Ducleux, au service de l'Economie Sociale et Solidaire


Yannick est un ancien étudiant du département GEA de l'IUT de Nantes, passé par le cycle de la Promotion du Travail (CPST), il est aujourd'hui Délégué Régional des BGE, coordonnant la politique régionale de 4 BGE dans les Pays de Loire. Depuis deux ans, il a animé les groupes de travail pour la formulation d'un Projet Stratégique pour les BGE des Pays de Loire.


Yannick a montré quelles étaient les spécificités des BGE et des organisations de l'ESS. Au coeur des projets de création d'entreprise, il y a toujours les hommes et les femmes qui portent ces projets. Les BGE affirment leurs valeurs : l'entreprise n'a pas uniquement vocation à créer de la valeur économique, elle peut être aussi un espace d'épanouissement pour les personnes qui y travaillent et un espace de solidarité avec les partenaires.


"Toute personne peut avoir vocation à entreprendre"... Un principe utile à un moment où la création d'entreprise et l'esprit d'entreprendre apparaissent comme nécessaires au dynamisme économique et à la création d'emplois.


Entre ces deux témoignages, il existe, à mon sens, de nombreux points de convergence. Ces "regards croisés" nous montrent la voie pour une économie "entreprenante" et solidaire. Entreprenante par les projets de ces PME qui forment le tissu économique de notre pays et par ces créations de TPE qui le renouvellent. Solidaire, parce que l'entreprise peut permettre l'épanouissement de chacun et, en même temps, être une organisation citoyenne.



Merci donc à Pascal et à Yannick pour ces "regards croisés" au sein de mon dernier cours en amphi. On l'aura compris, ces valeurs affirmées sont celles qui m'ont animé dans mon enseignement. Le pédagogue est celui qui conduit vers les chemins de la connaissance, de l'autonomie et de la responsabilité. Quelle belle ambition pour les générations futures d'enseignants qui, je l'espère, sauront profiter des espaces de liberté que nous donnent encore aujourd'hui l'enseignement dans les IUT.

lundi 14 février 2011

Témoignages de responsables d'entreprise et d'organisation

Pour mon "dernier" cours en amphi - avant un départ vers d'autres horizons-, j'ai décidé de proposer à mes étudiants et à mes collègues un cours différent.
En cohérence avec mon enseignement, ce mardi 15 février 2011, je me propose d'interroger deux témoins sur leur pratique de la stratégie. Je souhaite que ces témoignages enrichissent mes étudiants d'une meilleure perception de la stratégie des petites entreprises et organisations.

Pascal BEILLEVAIRE, PDG de la Fromagerie du même nom, interviendra pour nous donner son point de vue sur sa façon de diriger une PMI et Yannick DUCLEUX, délégué général des BGE, pour nous expliquer comment il a élaboré un Projet Stratégique pour les Boutiques de Gestion des Pays de La Loire.

J'ai invité, pour ce cours-témoignages, bien sur tous mes étudiants (mais le cours est obligatoire à l'IUT de NANTES!) et mes collègues du département GEA.